En dépit d’un temps maussade
Le cinéma enchante le public
Pendant ces derniers 10 jours, Locarno vient de vivre sous le charme du cinéma mondial. Une belle prise en main pour cette première édition par la nouvelle directrice artistique, Lili Hinstin qui a su mettre en avant l’héritage d’un Festival bien ancré dans son histoire. Avec près de 160 000 spectateurs assistant aux diverses projections, la 72e édition de Locarno Film Festival a vécu une fréquentation en hausse. Et un grand succès ! Panorama.
Si le public a été très nombreux dans les salles projetant les films en compétition, la mythique Piazza Grande a accueilli en soirée, à elle seule, environ 60 000 spectateurs malgré les ravages du mauvais temps les premiers jours. Avec des orages mémorables – bien connus au Tessin – et des trombes d’eau dévalant les pentes des ruelles de la Vieille-Ville menant à la Piazza Grande, en dépit d’un ciel en pleine fureur, le public ne s’est pas (trop) découragé ! Impressionnant. Faisant place au soleil, le temps s’est normalisé lors de la deuxième partie du Festival avec des températures proches d’un avant-goût d’automne…
Les passionnés de 7e Art ont été gâtés par le nombre important d’œuvres à découvrir. Bons ou moins bons, tous les genres ont ravi le public ! Petit bémol cependant, l’absence de films suscitant le rire. Pourquoi la sélection ne se porte-t-elle plus sur des sujets légers ? Des comédies de grande qualité artistique doivent bien exister ? Pourquoi ne trouve-t-on sur la Piazza Grande – où on vient s’amuser – que des thèmes graves, tristes et à problèmes ? Il y a bien eu ce film anglais – le seul – Days of the Bagnold Summer de Simon Bird qui a fait sourire ou même rire aux éclats avec une histoire somme toute banale, mais dont la mise en scène et l’interprétation étaient remarquables. L’espace d’une projection, le public serait ici prêt à oublier son quotidien et ses soucis… Une réflexion à livrer à Lili Hinstin, nouvelle directrice artistique du Festival.
L’unanimité du Jury pour le Léopard d’Or 2019 décerné au film Vitalina Varela de Pedro Costa n’a pas suscité, à regret, la même adhésion auprès des professionnels, ni auprès du public. Du côté de la Piazza Grande, le Prix du Public UBS remis à Camille de Boris Lojkin aurait pu également être attribué ex aequo à La fille au bracelet de Stéphan Demoustier ou à Notre dame, de et avec une formidable Valérie Donzelli. Grande déception largement partagée pour le dernier Tarantino Once upon a Time…in Hollywood, cependant que, comme on pouvait s’y attendre, le documentaire Diego Maradona, du talentueux Asif Kapadia, a enchanté le public. Adoration de Fabrice du Welz s’est révélé, quant à lui, sidérant par l’interprétation des deux adolescents…
Mais Locarno et son Festival ne s’arrêtent pas là, ils proposent tant d’autres points forts encore. Financés par les sponsors, différents prix et récompenses sont remis presque chaque soir à une personnalité. Les plus prestigieux, cette année, ont été attribués à: Hilary Swank, Song Kang-Ho, Fulvio Bernasconi, Fredi A. Murer et l’espiègle John Waters. Très suivies et appréciées des cinéphiles, les Conversations avec… où, pendant 30 à 45 minutes, le public peut assister aux interviews de leurs idoles et, intervenir de leur côté, en posant également des questions.
Sur un autre registre, inestimable pour les professionnels du monde entier, la rencontre LOCARNO PRO – soutenue par l’Office Fédéral de la Culture tout comme le Locarno Film Festival – comprenant également STEPIN, organisé depuis 7 ans à l’initiative de Nadia Dresti, remporte un vif succès. C’est un THINK TANK à l’intention de tous les distributeurs, producteurs, représentants, réservé aux institutionnels du Film, aux professionnels du marketing, aux divers festivals et autres experts du marché ainsi que, désormais, aux recruteurs de talent… Nadia Dresti a su créer dans le domaine, ce grand dynamisme devenu irremplaçable à l’ensemble de l’industrie du cinéma. Bravo !
Vivement la 73e aventure du Locarno Film Festival du 5 au 15 août 2020 !
Toute l’équipe y travaille déjà !